CLIMAX 2015 - " Grain de sable "

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Projet : CLimax 2015
Maîtrise d'ouvrage : Maison de l'Archiecture en Ile-de-France
Maîtrise d'oeuvre : Arthur DUPAS, Maxime RAVAUX, Florent VAISSIÉ
Type : Concours ouvert

 

 

Parmi les multiples problématiques environnementales qui gravitent autour du monde de la construction, il en est une qui reste peu connue du grand public : la pénurie de sable.

 

S’il est aujourd’hui utilisé dans la composition d’un grand nombre d’objets de notre quotidien (verre, électronique...), sa principale utilisation reste dans le bâtiment et notamment dans la fabrication du béton.

A première vue, ce constat semble étrange lorsque l’on observe les vastes étendues de sable que nous offrent les déserts. Mais ce sable, de par sa composition, n’est pas utilisable dans le bâtiment, le sable idéal étant le sable marin. Cette denrée gratuite et très répandue fait aujourd’hui l’objet d’un commerce outrancier très important sur la planète voire parfois d’un trafic dans certaines régions du globe.

 

Le pompage massif de cette matière première a un impact direct et visible sur notre planète. En effet, près de 75% des plages du monde ont disparu petit à petit, ce qui est néfaste pour les écosystèmes mais aussi pour l’Homme et son habitat. Il est donc nécessaire de s’interroger et d’informer sur cette pénurie et les moyens qui existent pour y remédier.

 

Le béton traditionnel utilise environ 800 kg de sable par m3, on pourrait donc imaginer remplacer ce système constructif par un autre tel que le bois afin de limiter la consommation de sable. Cependant, le béton est présent dans 85% de la construction aujourd’hui. Difficile donc de priver architectes et bâtisseurs d’un savoir-faire vieux de près de 200 ans.

De ce fait, il semble logique de chercher à remplacer la matière première qu’est le sable dans la composition du béton. Ingénieurs et scientifiques se penchent déjà sur cette question et une solution récurrente est de remplacer le sable par du verre concassé. En effet, le verre étant principalement composé de sable, il possède les mêmes propriétés que celui-ci une fois réduit en grains.

Aujourd’hui 75% du verre consommé par les ménages français arrivent dans les centres de recyclage, mais la quantité est telle que seulement 2/3 de ce verre est revalorisé, l’excédent finissant souvent enfouie.

 

L’objectif de cette intervention sur la place Madeleine Braun est donc de mettre en scène ces matériaux afin de sensibiliser le grand public sur leur importance et leur valeur pour l’environnement. L’installation présentera donc une multitude de bouteilles en verre destinées au recyclage qui façonneront l’espace de cette place avec en son centre de hauts murs de béton dont la fabrication n’aura pas utilisé de sable mais du verre concassé. C’est au cœur de cet écrin de béton que le promeneur pourra observer un monticule de sable brut, dont le volume correspondra à la quantité de sable préservée en utilisant du verre broyé dans la composition de ces murs.

 

L’implantation des éléments suivra le tracé existant, permettant ainsi de conserver le fonctionnement actuel de la place et ses flux. L’écrin de béton haut de 6 mètres apparaitra comme un signal dont les murs accueilleront des ouvertures permettant au passant de contempler le sable ainsi protégé.

La végétation alentour sera entourée de murs de bouteilles, créant ainsi des espaces intimistes favorisant la contemplation et offriront des assises autour du mur. Le passant pourra observer des sérigraphies sur les parois de bétons traitant de la disparition du sable et du recyclage du verre (chiffres, commentaires).

 

Dans un souci économique, l’élément en béton sera réalisé suivant les techniques de mise en œuvre traditionnelles, intégrant le procédé technique et innovant, incorporant du verre à la place du sable. L’ensemble des murs de bouteilles pourront être réalisés avec des collectifs et associations spécialisées dans le ré-emploi et en partenariat avec un centre de traitement des déchets.